10 décembre 2012, par
Les éléments présentés lors de la journée d’étude avaient été développées dans la contribution écrite de l’ANDCIO à la concertation : refondons l’école de la république ; extraits :
I- Culture sociale, économique et professionnelle et mise en œuvre du droit au conseil en orientation
L’ANDCIO a fait en juin 2012 des propositions pour la mise en œuvre du droit au conseil en orientation (http://www.andcio.org/spip.php?article292). Nous avons cherché à faire vivre ces propositions tout au long de la concertation dans les différents sous-groupes auxquels nous participions. Elles sont ancrées dans des pratiques déjà actuelles et dans les perspectives des évolutions que nous souhaitons.
L’une de ces évolutions est celle de donner aux familles et aux élèves la décision d’orientation en fin de collège. Notre longue expérience rejoint les constats faits par d’autres, nombreux dans cette concertation : l’orientation est inappropriée au sein du collège. Elle doit être choisie au terme d’un collège qui n’aurait qu’une mission : une contribution fondamentale à l’acquisition par les élèves de la culture (savoirs, savoir-être et savoir faire) nécessaire à leur vie en société, et en particulier dans ses dimensions sociale, économique et professionnelle. Tous les élèves auraient ainsi vocation à passer en classe de seconde, hors choix personnels pour l’apprentissage. La classe de seconde des lycées professionnels, technologiques et généraux affirmerait sa vocation d’exploration et de détermination en offrant un choix d’options à combiner parmi les trois types possibles : options de type général, technologique, professionnel.
Nous avons cherché à éclairer en quoi l’idée de culture sociale, économique et professionnelle était importante. Son horizon est celui qui peut, mieux que tout autre, relier l’action de tous ceux que l’orientation passionne à celle de tous ceux qui œuvrent plus généralement dans le champ de la culture. À l’école en particulier, mais aussi dans le monde du travail. Cet horizon, cette finalité, donne à tous ces acteurs, dans le cadre même de l’orientation tout au long de la vie, le même objectif : l’aide à la vie en société par la constitution et le développement de l’autonomie, de la pensée critique et de la citoyenneté, et l’aide au renforcement de ces facettes fondamentales de l’être humain que sont son intentionnalité et son activité permanente de création de projets.
II- Savoirs, guidance, counseling et culture sociale, économique et professionnelle
De ce point de vue, la culture, dans le champ de l’orientation, avec l’éclairage et la mobilisation qu’elle porte sur le social, l’économique et le professionnel, est ce qui donne sens à l’articulation :
En situant ainsi les activités de guidance et de counseling aux côtés des autres activités portées par les établissements et les équipes enseignantes et éducatives, on comprend que nous insistons sur la contribution de ces activités aux problématiques du sujet « s’orientant ». Tous ont souligné le caractère polysémique du terme orientation. Il recouvre au moins deux perspectives, celle des sujets qui s’orientent, et celle des institutions et responsables qui orientent les sujets, ou encore celle des libertés et choix individuels et celle des contraintes politiques, sociales et économiques de l’action publique. Il s’agit donc ici de situer l’action sur le premier versant de l’orientation, le « s’orienter vers », le comment chaque individu va pouvoir décider de son propre parcours, par opposition à une autre conception qui privilégierait le « orienter vers » relevant en particulier de la tentation permanente de trouver les moyens d’amener l’individu à choisir en fonction de nécessités externes à la personne. Cette dernière approche, pour beaucoup inscrite dans la logique de la gestion des flux, a son utilité. Elle est immense. Mais elle est autre. Nous pensons qu’il faut différencier ces approches, ne pas les rabattre l’une sur l’autre. Si l’on souhaite échapper au conflit d’intérêt, si questionné maintenant, tellement caractéristique de l’orientation dès ses tous débuts en France. Si l’on souhaite vraiment comprendre comment améliorer la capacité de chaque individu à maîtriser son parcours. Si l’on s’inscrit dans la perspective éducative. Si c’est le développement tout au long de la vie qui fait sens. S’il s’agit bien de culture.
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…c’est bien l’inscription dans la finalité d’une réelle culture sociale, économique et professionnelle, qui est le plus à même de donner sens à l’articulation, dans le champ de l’orientation, des savoirs spécialisés, des savoirs généraux, technologiques et professionnels, des savoir faire et savoir être, de la guidance et du counseling. C’est cette inscription qui rendra impossible la dissociation du sujet en deux composantes : celle de la réussite scolaire et celle de la réussite en orientation ou encore celle de sa réceptivité à l’éducation à l’orientation et celle de sa réceptivité à l’information. Nous refusons une telle dissociation ; nous en percevons pourtant la tentation toujours renaissante.
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