Contribution à l’atelier « la réussite scolaire pour tous »

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5- Les CIO dans le service public de l’orientation

Nous avons la chance en France de disposer d’un réseau de CIO ouvert depuis longtemps à tous publics et fort de 60 ans d’expérience au sein d’une institution, l’Éducation Nationale, qui nécessite de connaitre ses arcanes, elles sont grandes, pour agir au mieux de l’intérêt des usagers. Placés dès leur origine à l’interface de la formation et de l’insertion professionnelle, les CIO constituent un élément central du service public de l’orientation (SPO). Dans une perspective d’orientation tout au long de la vie, il nous paraît nécessaire que soient imaginés des modes institutionnels de gestion des transitions entre l’univers de la formation initiale, principalement scolaire, et l’univers professionnel dont les contraintes, les opportunités et les temporalités sont d’une nature souvent différente.
N’est-ce pas refonder l’école de la République que de garantir à chacun que cette transition, qui n’est pas toujours idéale, sera accompagnée de manière cohérente et partenariale ?

Que l’État et les collectivités territoriales travaillent ensemble à la construction d’un service public en capacité d’envisager ces passages, c’est de cela dont il s’agit. Aussi bien pour le jeune qui se formera à un CAP à l’âge de 16 ans que pour celui qui s’engagera dans des études beaucoup plus longues avec une insertion prévisible entre 25 et 30 ans. Aussi bien pour ceux qui souhaiteront faire à nouveau appel à la formation par retour à la formation initiale, avec les formes diversifiées qu’elle met de plus en plus en place, que pour ceux qui, dans le cours de leur vie, recourront à une formation continue conjuguée de plus en plus avec l’accès à des dispositifs de validation des acquis (de l’expérience, de la formation) et de bilan de compétences.

Dans ce registre, il est souvent évoqué la mise en place d’une « culture commune » de l’orientation. Nous comprenons bien l’intérêt de cette proposition qui favoriserait les échanges et les partenariats. Mais cette expression peut aussi faire naître des craintes, elles sont loin d’être infondées, dans la mesure où elle a souvent sous-entendu une fusion des services. Dans la mesure également où le concept d’orientation est trop polysémique pour qu’il soit unificateur. Tous, parmi ceux qui sont appelés à faire partie du SPO, se reconnaitront-ils dans la perspective de la culture sociale, économique et professionnelle que nous avons développée et dans la dynamique des activités de guidance et de counseling que nous inscrivons au seul service des personnes qui s’orientent ? Elles aimantent l’activité des CIO et le professionnalisme de leurs personnels dans le cadre de valeurs partagées par d’autres services publics : éthique, respect des usagers, confidentialité, équité, neutralité et objectivité enfin.
C’est pourquoi nous préférons l’expression « culture de la coopération ». Elle suppose tout autant le renforcement des liens entre la formation initiale et les mondes professionnels et de l’entreprise, tout comme ceux de la formation continue, de l’enseignement supérieur, de l’insertion… Mais elle garantit le respect des identités de tous leurs acteurs, sans lequel aucun travail réel de partenariat ne peut être envisagé. Elle ne confond ni les métiers, ni les publics, ni les institutions.

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