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Discours de Robert Poisson, président de l’ANDCIO, prononcé lors de la journée d’étude du 2 décembre 2011

14 décembre 2011


C’est là tout le thème de l’orientation et de la formation tout au long de la vie, et devrait-on juger que cette manière de contraindre les personnes à s’adapter au système économique est critiquable et même condamnable, il n’en resterait pas moins la nécessité de s’y préparer. Peut-on y être prêt par simple génération spontanée ? Suffit-il d’être confronté au changement pour s’en saisir ? Si l’on répond oui à ces questions, bien des enjeux n’ont plus de sens et l’on peut interrompre sans état d’âme le fonctionnement des structures d’information et d’orientation.

C’est uniquement si l’on répond non, si l’on considère que les populations ont besoin d’être guidées dans ces bouleversements successifs qu’on considèrera le concept d’OFTLV comme opérant. Si la qualification, ou plus exactement la certification dans le système français, ne suffit plus à vous installer dans une fonction ou un métier particulier, chacun est alors contraint de construire en permanence le rapport entre ses savoirs et ses compétences et la manière dont il va les rendre utiles socialement et économiquement. Cette dynamique prend un caractère très déstabilisant et ce d’autant plus que les populations concernées sont plus fragiles, installant une nouvelle dimension de ce qu’on pourrait tout à fait voir comme une aide publique essentielle : étayer la construction de trajectoires économiques et sociales complexes.

Nos structures, les services d’orientation, montrent, disons des prédispositions très intéressantes, pour pouvoir assumer un rôle conséquent dans ce processus : Le niveau de formation des professionnels, leur connaissance du système éducatif et leur appartenance à celui-ci, sans être toutefois exclusif grâce à une implantation extérieure au sein des villes, disposant d’un réseau étendu de proximité géographique. Tout cela constitue une base incontournable de couverture de ce besoin social qu’est l’orientation tout au long de la vie. Pour autant, les CIO ne disposent pas aujourd’hui de l’ensemble des personnels et méthodes, nécessaires à couvrir les besoins pour lesquels leur histoire les qualifie.

Certains disent que les besoins sont déjà tels dans la cadre de la formation initiale, qu’il est nécessaire de se concentrer sur l’accompagnement des élèves avant toute chose et que d’autres acteurs concernés par l’insertion ont vocation à travailler sur l’après-scolaire contestant du même coup la validité du concept intégrateur d’orientation tout au long de la vie. L’argument semble cohérent et le découpage rationnel, …mais il prend l’histoire à rebours : l’orientation a d’abord été professionnelle du début du XXe siècle aux années 60, où elle devient scolaire et professionnelle, puis orientation tout court au début des années 70, avec la création des CIO, contemporaine de la promulgation des lois sur la formation continue ; 40 ans ont passé pour qu’orientation et formation ne vivent plus en parallèle, mais soient liées désormais dans le concept d’OFPTLV.


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