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Discours de Robert Poisson, président de l’ANDCIO, prononcé lors de la journée d’étude du 2 décembre 2011

14 décembre 2011


Ce schéma a parfaitement fonctionné pendant quelques dizaines d’années, produisant même quelques réussites exemplaires dont le crédit sonne aujourd’hui comme un reproche face à la panne de l’ascenseur social. Par un comble assez curieux, certains des bénéficiaires des effets de cet ascenseur semblent vouloir les limiter aux stricts besoins économiques. Le monde des années 2000, s’il garde encore l’inertie historique et puissante du système qui l’a engendré, s’affranchit jour après jour de pans entiers de cette histoire. Dans cette histoire existent les services d’orientation un peu comme des pin’s, tout petits mais voyants, ils s’accrochent au revers du système éducatif qui, il faut bien le dire, montre plus de gêne que de gloire à arborer ces décorations dont il se débarrasse dès qu’il le peut.
Tout autour le monde a bougé, malmenant les géographies économiques, révélant peu à peu les multiples fêlures de l’ensemble européen. Tout a dans le moment, un furieux arrière goût de crise grecque, et l’on ne voit pas bien d’issue se profiler.

Face à ces bouleversements, l’idée persistante que l’organisation de notre système éducatif reste la meilleure dans sa structuration des 30 glorieuses, pourvu qu’on lui donne les moyens de fonctionner plombe son évolution pourtant impérieuse au regard des problématiques sociales, voire censure toute proposition. Dans ce contexte de résistance, les services d’orientation réclament de fonctionner comme ils l’ont toujours fait : les professionnels que sont les DCIO et COP, à condition d’être en nombre suffisant, seraient à même de prendre en charge la question de l’orientation dans le système éducatif à savoir celle de la réussite scolaire et par là-même la question de la répartition naturelle des individus dans les différents emplois qu’ils trouveront à l’issue de leur formation.

Or il semble bien que cette répartition ne soit plus aussi naturelle, pour peu qu’elle l’ait été un jour. Une des caractéristiques du XXIe siècle, est une instabilité permanente à mesure que de nouveaux emplois apparaissent et que disparaissent des secteurs entiers d’activités économiques. Avant même d’avoir eu le temps d’épuiser la compétence acquise dans un secteur professionnel, il se trouve que le secteur peut disparaître, entraînant la nécessité d’utiliser ces mêmes compétences ou d’autres, dans un secteur différent.


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