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Réaction du C.A de l’AND.CIO au projet de texte sur les missions des C.O.P.(mai 2010)

4 mai 2010


L’ANDCIO avait alerté très rapidement sur les problèmes que risquait de poser à terme un examen des missions des COP, sans que cette réflexion soit intégrée à une analyse des structures et du
fonctionnement institutionnel dont ils dépendent.

Le texte proposé par la DGESCO aboutit à l’impossibilité pour le ministère de piloter des personnels pourtant assignés dès le début du texte à une mission générale concernant l’avenir du système éducatif.
Imagine-t-on que des professionnels disséminés sur le territoire, ne dépendant d’aucune structure ni responsables locaux, soient simplement guidés par le respect des missions qui leurs sont fixées ? C’est ce qui apparaît dans ce texte où « les COP œuvrent au sein des services spécialisés » sans que l’on sache vraiment si cet « ouvrage » a vocation à être construit et piloté sur des territoires géographiques définis ou réponde à la seule volonté (qu’on espère bonne) dudit professionnel.

C’est d’autant moins imaginable que la citation, partielle dans le texte, de la loi relative à l’OFPTLV se complète par « Une stratégie nationale coordonnée est définie et mise en œuvre par l’état, les régions et les partenaires sociaux. » . Par ailleurs, l’article : « Le service public de l’orientation tout au long de la vie est organisé pour garantir à toute personne l’accès à une information gratuite, complète et objective sur les métiers, les formations, les certifications, les débouchés et les niveaux de rémunération, ainsi que l’accès à des services de conseil et d’accompagnement en orientation de qualité et organisés en réseaux. » se trouve indûment sous le titre « C3. Le service dématérialisé » car il décrit l’ensemble du service ; dans la Loi, la création du service dématérialisé qui enrichit, mais ne constitue pas à lui seul le SPO est évoquée à l’article suivant !

Le nouveau contexte éducatif, le nouveau contexte de la loi OFTLV nous semble mériter bien mieux que ce qui sous le vocable « mission » n’est guère plus qu’une définition de poste.

Que les EPLE doivent bénéficier de l’expertise de professionnels de l’orientation ne fait aucun doute mais nous aurions aimé comprendre d’où ces professionnels peuvent tirer leur légitimité. A supposer qu’on envisage que le simple fait d’être COP permette d’asseoir une expertise, imagine-t-on que des contractuels fraîchement recrutés(on atteint 30% dans certaines académies) puissent assumer le conseil technique aux chefs d’établissements ou aux équipes pédagogiques sans même avoir recours à une structure solide à même d’étayer leur fonction.

L’ANDCIO rappelle à ce propos que la mise en place du PDMF ainsi que les relations aux partenaires des réseaux OFTLV nécessite un rôle de coordination fort, qu’à notre sens, seuls les CIO, sont à même d’assurer pour l’éducation nationale sur les territoires. On voit bien sur le terrain les difficultés actuelles pour mettre en œuvre les démarches, même lorsque les CIO sont reconnus et impliqués sur ces dimensions.

L’impact d’un COP isolé sans soutien institutionnel ou logistique nous semble un pari sans avenir, d’autant que l’organisation de l’orientation à l’intérieur de l’établissement mentionnée dans le texte, nécessite unemise en cohérence des projets entre tous les établissements d’un district, et entre les cycles.

En ce qui concerne le travail vers les publics à besoins éducatifs particuliers, outre le fait que le conseil en orientation approfondi de ces publics, peut faire appel à la mise en œuvre de bilans individuels aux technicités et outils particuliers, on a bien compris dans certaine circulaire inter-ministérielle que le traitement du décrochage scolaire dépendait de partenariats larges. Deux écueils donc viennent contrarier le projet de ces textes sur les missions :

1- Sans la logistique et la capacité de confronter les démarches d’un CIO, aucun outil de bilan, d’observation ou de remédiation ne peut fonctionner correctement.

2- L’action strictement individuelle que peuvent mener les COP en matière de décrochage a besoin pour la mise en œuvre de solutions, du travail des coordinations locales où les CIO sont impliqués lorsque les directeurs ne sont pas directement coordonateurs de ces démarches.
Par ailleurs, une partie des jeunes concernés sont pris en charge par des structures associatives ou dépendant d’autres ministères (santé, justice…), avec lesquelles le CIO ne pourra contractualiser que si son statut le permet ; l’ANDCIO a fait des propositions sur ce thème.

L’ANDCIO a exprimé à maintes reprises sa compréhension de l’évolution des contextes et sa volonté d’une rénovation des services d’orientation qui s’appuie sur un cadrage et un pilotage du ministère.
Le texte proposé n’est en aucun cas à même de favoriser cette rénovation. Nous avons là tout au plus une suite de taches -décontextualisées- d’un professionnel.

Notre conception des enjeux de la rénovation du système éducatif et de la loi OFTLV est beaucoup plus ambitieuse pour nos services. Les objectifs de la nation nous semblent faire toute leur place à la capacité pour l’éducation nationale d’améliorer l’accès au droit au conseil en orientation et le développement de l’aptitude à s’orienter pour tous. Au niveau local cette volonté doit s’accompagner de la compréhension de l’atout que constitue le réseau des CIO pour accompagner la mise en œuvre des dispositifs nécessaires.

Nous devons discuter au plus vite des conditions de renforcement des centres d‘information et d’orientation. La mise en œuvre effective des réformes nécessitera bien plus qu’une suite de priorités d’action pour les COP, qu’ils n’auront par ailleurs aucun moyen d’asseoir en dehors de l’existence d’un service capable de légitimer leurs interventions.
Porter leur action au-delà d’une simple aide individuelle, semble tout l’enjeu du contexte actuel. Nous ne pouvons comprendre l’énoncé d’objectifs forts, accompagnés du renoncement à un réseau, dont le rapport Guégot ne pouvait que constater les atouts en termes d’implantations.
Une définition de ces services dirigée vers la mise en place effective du droit au conseil en orientation, nous semble une étape majeure de l’évolution des contextes.

L’ANDCIO se veut force de propositions sur ce terrain et apportera son concours à toute initiative en ce sens.

Robert Poisson président de l’ANDCIO

Au nom du Conseil d’Administration de l’ANDCIO

titre documents joints

  • Document de travail
    (PDF – 60.7 ko)

    Document remis par le ministère au groupe de travail sur les missions des conseillers d’orientation-psychologues


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